Stadt: Clermont-Ferrand, Frankreich

Frist: 2016-05-30

Beginn: 2016-10-19

Ende: 2016-10-19

Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand
Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CeLiS)
Équipe “Écritures et interactions sociales”

En Italie, les anthologies et les monographies mettent en exergue une géographie du roman où prévalent les figures de proues des littératures sicilienne, sarde et triestine, alors que sont méconnus entre autres les versants frioulan (hormis Pasolini) et julien lato sensu lequel inclut les nombreux auteurs issus de l’Istrie. Les convulsions historiques ainsi que les annexions et rétrocessions territoriales qui en constituent le corollaire fatidique tendent à favoriser la violence mimétique, qu’a théorisée et illustrée René Girard ; or, face à la marche triomphale de l’ubiquité mondialisée de l’ère postmoderne, il existe une expression divergente de l’identité et de la frontière liée soit au substrat local soit à la dialectique entre centres et périphéries, y compris dans les régions apparemment uniformes. Grâce à sa capacité de transfiguration, cette littérature n’abonde pas dans le poncif réducteur, peut-être parce qu’elle n’est pas seulement confrontée aux fractures, mais est également nourrie par le plurilinguisme inhérent aux représentations fictionnelles des minorités allophones et donc par la propension à l’échange interculturel. Elle ne se réduit pas à l’exaltation d’un tropisme local en se limitant à un palliatif élégiaque face à un paradis inexorablement perdu, mais exprime également une capacité de questionnement universelle.

Si frontière s’érige donc en limes, en exacerbant les antagonismes jusqu’à sacraliser certains espaces pour mieux marquer la césure entre nous et les autres, entre l’identité défendue et l’altérité menaçante, elle peut se muer en limen, en passage graduel ou radical vers une nouvelle dimension de l’être au monde.

L’incomplétude voire la complexité identitaire de l’apatride ou des multinationaux est souvent le préalable au franchissement d’un frontière métaphorique qui conduit à une prise de conscience ontologique, métaphysique voire spirituelle et sotériologique. C’est parce qu’elle ne se complaît pas dans une mythopoïèse qui exalte un modèle coercitif d’une satiété identitaire propice à l’exclusion que l’écriture romanesque ou poétique parvient à s’inscrire dans une démarche résolument existentielle et éthique.

Plusieurs axes d’investigation peuvent être envisagés autour de l’imbrication entre mouvances des frontières et ciselures identitaires :

  • l’écho des vicissitudes de la deuxième guerre mondiale et des conflits plus récents dans l’univers diégétique,
  • la corrélation entre identité autochtone, identité nationale et identité exogène et sa répercussion dans l’axiologie des personnages,
  • les modalités et stratégies d’écriture, la typologie narrative et générique,
  • les clivages antagonistes et leur dépassement, la dimension immanente et/ou transcendante de la quête d’identité, la capacité de résilience face aux modèles hégémoniques,
  • le lien intertextuel ou méta-textuel entre la tradition littéraire italienne et les marches de frontière.

Les chercheurs intéressés peuvent adresser leur projet de communication avant le 30 mai 2016 à Jean-Igor Ghidina (jean.ghidina@univ-bpclermont.fr, 04-73-87-58-45), en proposant un titre, une présentation (15 à 20 lignes) et quelques indications biobibliographiques.

Beitrag von: Christof Schöch

Redaktion: Christof Schöch