Le titre du présent ouvrage rassemble, avec Paris pour centre, des notions lourdes d’histoire, mais aussi indéniablement actuelles : la métropole, l’espace, la culture et la civilisation.
La ville, lieu empirique, certes, n’en est pas moins un espace culturel. Paris en particulier et, pour ainsi dire, en premier lieu, a été hautement sémiotisé et continue de l’être : non seulement les arts (y compris les médias modernes tels que la photographie et le film), mais aussi d’autres systèmes culturels comme la mode, la cuisine, etc. contribuent à créer un espace urbain multidimensionnel. Si l’espace se définit, dans une conception ‚classique’, par la notion d’ordre et de coexistence (spatium est ordo coexistendi, comme dit Leibniz), notre intérêt porte sur l’idée d’un espace aussi dynamique que multiforme et sur les différents moyens de le créer.
Paris est plein de lieux qui se prêtent à être investigués sémiotiquement et qui n’ont jamais cessé d’inspirer la création artistique ; il suffit de nommer, à titre d’exemple, les transformations artistiques du Métro et du Paris souterrain ou bien d’autres espaces urbains spécifiquement parisiens et qui constituent de véritables villes dans la ville, comme les cimetières parisiens ou les beaux et moins beaux quartiers de la ville. Des institutions comme La Bourse ou L’Opéra et des lieux comme l’Ile de la Cité, par exemple, sont transformées par la littérature, les arts, le cinéma et les nouveaux médias en espaces culturels, voire mythiques.
Le rapport entre les observateurs et l’espace va de l’intimité, la familiarité à l’extranéité, avec comme résultat la stéréotypie, l’antipathie ou l’empathie des espaces culturels parisiens qui s’offrent au regard. Les quatorze contributions réunis dans ce volume explorent ce phénomène dans une perspective pluri- et transdisciplinaire ; tout en restant dans un domaine strictement urbain, elles se penchent sur ces phénomènes surtout pour étudier le Paris ‚moderne’ proprement dit, c’est-à-dire celui du XIXe siècle à nos jours.