Généralement considérée comme le résultat d’un déclin voire d’un renoncement créatif, l’oeuvre poétique du second Verlaine tend à être mise entre parenthèses. Cet ensemble hétérogène témoigne pourtant d’une réflexion continue sur les enjeux de la création littéraire. À partir de la publication de Sagesse en 1880, le poète prolonge et renouvelle la culture du déconcertement qu’il a mise en place dans ses premières compositions. Non content de déployer une écriture du contre-temps à rebours des conventions et des normes, il cultive un art de la contradiction qui exploite à la fois les ressorts explicites et implicites des textes. Verlaine élabore une parole instable, palinodique et polyphonique, pour surprendre les lecteurs tout en les confrontant à leur liberté interprétative.