Stadt: Osnabrück

Frist: 2018-01-15

Beginn: 2018-09-26

Ende: 2018-09-29

URL: http://www.francoromanistes.de/frankoromanistentag/osnabrueck-2018/

Langues en compétition ? Le français dans le contexte plurilingue
(English below)

Comme toutes les langues naturelles, le français est en contact (et en conflit) perpétuel avec d’autres idiomes. Tandis qu’au début de l’époque moderne, ces scénarios de contact consistaient surtout en l’interaction avec des langues autochtones, ces derniers temps, d’autres facteurs menant à des situations de contact linguistique comme le colonialisme et la migration de masse ont émergé. Dans ce cadre, les aspects suivants peuvent être distingués :
1. Avec la domination croissante du français dans l’Hexagone, les langues autochtones comme le basque, le breton ou l’occitan ont été marginalisées. Malgré ce fait, des vestiges du contact avec ces langues persistent dans des variétés régionales du français parlées aujourd’hui, comme, par exemple, le français du Midi dont la prosodie a été substan-tiellement influencée par l’occitan (Sichel-Bazin et al. 2012).
2. Dû au colonialisme, le français a été exporté dans des régions qui, à l’origine, étaient non-francophones. Dans ces régions, la langue française a évolué indépendamment du standard hexagonal sous l’influence d’autres langues. Dans ce contexte, il faut différencier entre des régions dans lesquelles le français est parlé comme langue primaire (Qué-bec ; Reincke/Ostiguy 2016) et celles dans lesquelles il a le statut d’une langue secondaire et fonctionne comme langue de communication interrégionale, par exemple, en Afrique centrale et de l’Est (Bordal/Lyche 2012).
3. À cause de grands fleuves d’immigration de groupes parlant des langues autres que le français, commençant avec la fin de la guerre d’Algérie et avec une forte reprise à cause des récents flux de réfugiés de guerre, les situations de contact entre le français et d’autres langues, souvent typologiquement éloignées, se sont multipliées. Dans maintes communautés d’immigrants, les langues importées en France continuent à être parlées, du moins dans le domaine familial, ce qui entraine la formation de nouvelles variétés de contact comme, par exemple, du français des banlieues (Fagyal 2010).
4. Par l’introduction du français, souvent sous forme de variétés non-standard, dans des régions non-francophones, celui-ci entre en contact avec les langues prédominantes respectives et devient lui-même une langue d’origine (angl. heritage language, Kupisch/Rothman 2017).
5. Dû aux scénarios décrits en [1–4], ci-dessus, l’acquisition enfantine du français se réalise souvent dans un cadre bi- ou plurilingue (Meisel 1994).
6. Après tout, le français est enseigné dans le monde entier comme langue étrangère (FLE). Dû aux changements sociétaux et à la mondialisation, l’apprentissage du FLE a de plus en plus lieu dans des contextes plurilingues. Cette tendance est renforcée en raison de récents flux migratoires. Il est donc intéressant d’aborder l’acquisition du français comme troisième langue (L3) par des apprenants dont l’arrière-plan linguistique comprend une langue d’origine en plus de la langue d’enseignement scolaire et qui partage certaines caractéristiques structurelles avec le français ce qui pourrait faciliter le processus d’apprentissage (Gabriel/Kupisch 2017).

Le but de cette section est d’analyser les contextes plurilingues mentionnés ci-dessus et de réunir des personnes intéressées au travail empirique dans tous les domaines linguistiques, ainsi qu’en didactique du FLE. Les questions que peuvent être traitées sont, entre autres : Dans quels domaines linguistiques le français est-il modifié dans le contexte plurilingue par des mécanismes tels que le transfert, la convergence et la divergence et quels niveaux linguistiques sont moins touchés par ces transformations ? Quels aspects du changement du français en tant que langue d’origine peuvent être interprétés comme des effets d’attrition (angl. language attrition ; Schmid 2011) ou comme des cas de convergence avec la langue de contact ? Dans quelle mesure les résultats tirés de données francophones permettent-ils de mieux comprendre les changements linguistiques déclenchés par le contact avec d’autres langues et d’élaborer une théorie générale de la compétence plurilingue de l’individu ? Quels facteurs linguistiques et quelles conditions externes telles que l’utilisation de la langue, les attitudes linguistiques, les stratégies d’apprentissage et la conscience métalinguistique favorisent le transfert positif d’une langue d’origine (autre que le français) pour en tirer des ressources lors de l’apprentissage du FLE ? Comment peut-on profiter de ces résultats pour améliorer l’enseignement du FLE ?

Nous invitons des contributions qui traitent le français dans le contexte plurilingue en focalisant soit sur l’analyse et la modélisation de caractéristiques linguistiques (phonologie segmen-tale, prosodie, morphologie, syntaxe, sémantique, discours) soit sur l’enseignement du FLE.

Les propositions de communication peuvent être rédigées en anglais ou en français et ne devraient pas excéder une page de texte (A4 ; Times New Roman, taille des caractères 12 ; es-pacement simple). Références bibliographiques, exemples et figures peuvent être inclus sur une deuxième page. Les propositions de communication doivent être soumises en fichiers word et pdf par courriel destiné à christoph.gabriel@uni-mainz.de et à tanja.kupisch@uni-konstanz.de avant le 15 janvier 2018.

Chercheurs invités : Élisabeth Delais-Roussarie (Nantes), Philippe Prévost (Tours)


Competing languages? French in multilingual contexts

Organization: Christoph Gabriel (Mainz) and Tanja Kupisch (Konstanz, UiT / The Arctic University of Norway)

Like all natural languages, French is in constant contact – and conflict – with other languages and varieties. While until the early modern period, such contact scenarios consisted predomi-nantly in the interaction with autochthonous languages, additional factors leading to multilingual situations have emerged with colonialism and migration. The following aspects can be distinguished.
1. With the increasing dominance of French over the centuries, autochthonous languages, such as Basque, Breton or Occitan, have been increasingly marginalized. Traces of contact between these languages and French can be found in contemporary varieties of French, e.g., in Midi French, whose prosody has been influenced by contact with Occitan (Sichel-Bazin et al. 2012).
2. Through colonialism French has been exported to areas where traditionally a different language was spoken. Here, it has developed independently from European Standard French, partially owing to contact with other languages. In this context, one can distinguish between areas in which French is spoken as a first language and majority language (Québec; see Reincke/Ostiguy 2016) and areas where it is spoken as a second and transregional lingua franca, e.g., in Central and East Africa (Bordal/Lyche 2012).
3. There has been migration of non-French speaking groups into French-speaking areas, beginning with the end of the Algerian war and, recently, due to large numbers of immi-grants coming to France in the context of the migrant crisis. As a consequence, French is in contact with numerous typologically distant languages, which are partially maintained by the speakers of these heritage languages and which contribute substantially to the emergence of new contact varieties, such as, e.g., the so-called français des banlieues (Fagyal 2010).
4. Through migration of French speakers into areas where other languages are spoken, French is changing, often in form of non-standard varieties: French can become a heritage language and change while being in contact with the dominant language spoken in those areas (Kupisch/Rothman 2017).
5. As a consequence of the situations depicted in [1-4], above, French may be acquired as a second first language during childhood, i.e., in the form of early bilingual acquisition (Meisel 1994).
6. Furthermore, French is being taught as a foreign language in many countries around the world. Due to increasing migration, the learning of French as a foreign language takes place in multilingual contexts, where more than two languages are spoken. Of special interest is the acquisition of French as a third language (L3) by learners, whose linguistic background includes a heritage language that shares certain structural features with the target language (French) and can thus provide the basis for positive transfer (Gabriel/Kupisch 2017).

The goal of this workshop is to investigate the aforementioned multilingual contexts in more detail and to bring together researchers interested in empirical work from both linguistics and language pedagogy. The following questions will be pursued: Which linguistics domains of French are subject to change in multilingual situations due to mechanisms such as transfer, convergence and divergence and which domains are more resistant to contact-induced change? Which linguistic domains or features in heritage varieties of French can be interpreted as showing signs of language attrition (Schmid 2011)? Which domains or features show indica-tions of convergence with the respective contact languages or varieties? How can the findings based on French data contribute to better understanding of contact-induced change and to a general theory of multilingual competencies? Which linguistic and extra-linguistic factors such as language use, attitudes, learner strategies, and metalinguistic awareness contribute to positive transfer from the heritage languages, thus constituting a multilingual resource? How can related findings be operationalized in the teaching of French in multilingual classrooms?

We welcome contributions on French in multilingual contexts, either focusing on the analysis and modelling of linguistic properties at all structural levels, including segmental or prosodic phonology, morphology, syntax, semantics, and discourse, or investigating the teaching of French as a second or foreign language against the backdrop of multilingualism.

Abstracts can be written in English or French and should not exceed one page of text (A4, Times New Roman font size 12, single spacing). References, examples and figures can optionally be included on a second page. Abstracts must be submitted in both word and pdf by e-mail to christoph.gabriel@uni-mainz.de and tanja.kupisch@uni-konstanz.de until January 15th 2018.

Invited speakers: Élisabeth Delais-Roussarie (Nantes), Philippe Prévost (Tours)

Bordal, G.; Lyche, C. 2012. Regards sur la prosodie du français d’Afrique à la lumière de la L1 des locuteurs. La variation prosodique régionale en français, Simon, A. C. Ed. Duculot, 179–198.
Fagyal, Z. 2010. Rhythm types and the speech of working-class youth in a banlieue of Paris: The role of vowel elision and devoicing. A reader in sociophonetics, Preston, D. R. & Niedzielski, N. A. Eds. Berlin/New York: De Gruyter, 91–132.
Gabriel, C.; Kupisch, T. 2017 (to appear). F-LiPS. Französisch als L3 im mehrsprachigen Klassenzimmer. Sprachentwicklung im Kontext von Mehrsprachigkeit. Hypothesen, Methoden, Forschungsperspektiven, Klinger, T.; Duarte, J.; Gogolin, I.; Schnoor, B.; Trebbels, M. Eds. Berlin: Springer.
Kupisch, T.; Rothman, J. 2017 (to appear). Terminology matters! Why difference is not incompleteness and how child bilinguals are heritage speakers. International Journal of Bilingualism. DOI: 10.1177/1367006916654355.
Meisel, J. M. 1994. Bilingual first language acquisition. French and German grammatical development. Amsterdam: Benjamins.
Reinke, K.; Ostiguy, L. 2016. Le français québécois d’aujourd’hui, Berlin/New York: De Gruyter.
Schmid, M. S. 2011. Language attrition. Cambridge: Cambridge University Press.
Sichel-Bazin, R.; Buthke, C.; Meisenburg, T. 2012. La prosodie du français parlé à Lacaune : influences du substrat Occitan. La variation prosodique régionale en français, Simon, A. C. Ed. Bruxelles: De Boeck, 137–157.

Beitrag von: Christoph Gabriel

Redaktion: Marcel Schmitt