Dans le cadre d’une transformation stratégique des Goethe-Instituts en Europe et dans le monde, le Goethe-Institut dont la centrale est à Munich a en accord avec le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères décidé de fermer à la fin de l’année 2023 les instituts de Bordeaux et Lille ainsi que le bureau de liaison de Strasbourg. Il souhaite faire des économies en France comme il y a déjà vingt ans pour investir davantage en Europe de l’Est et dans le Pacifique. Mais le signal ainsi envoyé en direction de la France est catastrophique alors que les relations entre la France et l’Allemagne sont loin d’être au beau fixe et que les études d’allemand en France régressent. Seule un mouvement massif de protestations peut empêcher l’Allemagne de continuer sur cette voie. En 2001, le Goethe-Institut a reculé et il a été alors possible de préserver, même si ce fut au prix de réductions drastiques, les Goethe-Instituts de Lille et Bordeaux. Il est urgent d’agir.

n cette 60e année d’anniversaire du Traité de l’Elysée et du 4eanniversaire du Traité d’Aix-la-Chapelle, l’annonce de la fermeture de trois instituts Goethe en France, à Lille, Bordeaux et Strasbourg, a été comme un coup de tonnerre dans le ciel déjà maussade des relations franco-allemandes. Cette annonce contredit les discours faits à ces occasions en faveur de l’apprentissage de la langue du pays voisin et de la connaissance de sa culture et de sa civilisation. Les signataires protestent contre ces fermetures inacceptables qui sont censées s’inscrire dans un soi-disant grand plan stratégique de transformation des Goethe-Instituts en Europe et dans le monde. En fait, elles cherchent à parachever ce qui était déjà prévu il y a vingt ans mais n’avait pu aboutir vu les protestations massives de l’opinion en France. Au moins avait-il été possible alors d’empêcher la fermeture pure et simple des instituts de Lille et Bordeaux et de les maintenir en vie même si ce fut au prix de la réduction drastique de leurs moyens – ce qui ne les a pourtant pas empêchés de réaliser un travail de fond en coopération avec les universités et les associations de la société civile en France. Les coupes sombres ayant déjà été faites, on ne peut que s’étonner de voir l’Allemagne vouloir désormais anéantir définitivement leurs capacités de travail là où il faudrait en fait les développer. C’est en cette année 2023 un très mauvais signal que l’Allemagne envoie à la France alors que celle-ci peine à recruter des enseignants d’allemand et que l’apprentissage de l’allemand ne cesse de régresser tant auprès des élèves que des étudiants.

Les signataires appellent le gouvernement fédéral, en particulier la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, et la présidence du Goethe-Institut à revenir sur cette décision préjudiciable au développement des relations franco-allemandes. Ils demandent à la ministre plénipotentiaire chargée des relations culturelles franco-allemandes Anke Rehlinger ainsi qu’au nouvel ambassadeur d’Allemagne à Paris, Stefan Steinlein, de faire valoir leur influence pour obtenir l’annulation de ces décisions.

Beitrag von: Lars Schneider

Redaktion: Redaktion romanistik.de