Du roman social à l’écrit autobiographique, les écrivains montrent depuis des siècles la nécessité du « je » de prendre la parole pour dénoncer une injustice sociale. Incarnée ou assumée, cette voix pourtant venue des profondeurs de l’adversité porte en elle un idéal d’engagement et de vérité, qui se manifeste dans la transgression à travers l’usage d’une parole inquiète, violente, polémique mais aussi parfois étrangement réticente ou quasi silencieuse. Ce sont toutes différentes manières d’occasionner des ruptures avec le corps social. Mais cette parole transgressive conduit également à sa condamnation, à tel point qu’une multitude de productions engagées ont été au fil des siècles censurées ou interdites. Rompre avec le corps social, c’est aussi pour certains auteurs se voir amputé d’une partie de soi. Mais lorsque le « je » porte déjà les stigmates d’une société imparfaite, que lui reste-t-il à perdre si ce n’est cette précarité qui motive malgré tout son écriture ?

Cette thématique sera discutée dans le cadre d’une journée d’études qui aura lieu à l’Université d’Augsburg (en présentiel et à distance) les 15 et 16 janvier prochains. Pour toute information supplémentaire, veuillez contacter Manon Arnet (manon.arnet@uni-a.de).

Dal romanzo sociale alla scrittura autobiografica, gli scrittori mostrano da secoli la necessità dell’«io» di prendere la parola per denunciare un’ingiustizia sociale. Incarnata o assunta, questa voce venuta dalle profondità dell’avversità porta in sé un ideale di impegno e verità, che si manifesta nella trasgressione attraverso l’uso di una parola inquieta, violenta, polemica, ma talvolta anche stranamente reticente o quasi silenziosa. Si tratta di maniere diverse per provocare rotture con il corpo sociale. Ma questa parola trasgressiva conduce anche alla sua condanna, al punto che una moltitudine di produzioni impegnate sono state censurate o vietate nel corso dei secoli. Rompere con il corpo sociale, per alcuni degli autori significa vedersi amputati di una parte di sé. Quando l’io però porta già i segni di una società imperfetta, cosa gli resta da perdere se non questa precarietà che comunque motiva la sua scrittura?

Questa tematica sarà discusso nell’ambito di una giornata di studio che si terrà presso l’Università di Augusta (in presenza e a distanza) il 15 e 16 gennaio. Per ulteriori informazioni, contattare Manon Arnet (manon.arnet@uni-a.de).