Stadt: Toulon, Frankreich

Frist: 2017-01-14

Beginn: 2017-05-11

Ende: 2017-05-12

LA THEORIE DU COMPLOT DANS LES ROMANS D’UMBERTO ECO
OU LE MIROIR DU NIHILISME CONTEMPORAIN

Toulon (La Garde), 11-12 mai 2017

Le motif du complot est un invariant de l’intrigue de presque tous les romans d’Eco et peut représenter une voie d’accès privilégiée à la compréhension de son œuvre narrative. On peut sans difficulté y ramener la plupart des nœuds thématiques autour desquels s’articulent ses romans. Qu’il s’agisse de mettre l’accent sur la vulnérabilité de l’homme face aux pouvoirs de la fiction, ou de dénoncer la profanation de l’Histoire (c’est-à-dire d’une mémoire sociale partagée), ou encore de déplorer la tendance presque pathologique à vouloir donner un sens à toute chose (quitte à violer les règles qui président à l’attribution de significations rationnelles et socialement compréhensibles), le facteur déclenchant de tous ces « court-circuits » de la vie symbolique est toujours le même : l’emprise du complot sur l’imaginaire humain. Tous les personnages d’Eco vivent dans un monde saturé de complots : certains s’appliquent à les déchiffrer, d’autres participent à leur élaboration, presque personne ne peut éviter de tomber dans les mailles de leur filet. Mais c’est justement parce qu’ils sont les otages d’une mentalité conspirationniste qui les rend enclins à douter de tout et à reconnaître l’ombre d’un complot derrière toute chose, que les personnages d’Eco peuvent polariser autour de leur drame personnel le malaise existentiel de beaucoup de lecteurs contemporains, eux aussi prisonniers d’un monde de plus en plus régi par des mécanismes d’autorégulation économique (Cf. C. Preve 2014 et J.-C. Michéa 2007) et n’ayant donc plus besoin de fonder sa légitimité sur des valeurs symboliques (d’ordre éthique, politique, philosophique et religieux) auxquelles les sociétés précédentes faisaient encore appel pour donner un sens à leur modèle d’organisation politique (il est clair que Max Weber ne pourrait jamais écrire, aujourd’hui, un livre comme L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, car ce qui fait défaut au capitalisme actuel est justement la possession d’une éthique). Le complot est donc, dans les romans d’Eco, le symptôme d’une crise sans précédent du modèle de vie hérité de l’humanisme traditionnel : un modèle fondé sur la justification symbolique (éthique, politique, philosophique, religieuse…) des comportements sociaux, là où les comportements d’aujourd’hui ne se justifient que par rapport aux besoins qu’ils cherchent à satisfaire. Le corollaire de ce processus de désymbolisation de la vie humaine est paradoxal : l’homme ne perd pas la capacité de donner un sens aux choses, mais les significations qu’il continue d’élaborer par une sorte d’inertie culturelle, au lieu d’éclairer sa vie, finissent par rompre le consensus qui s’était créé autour de certaines constellations sémantiques (l’histoire, la réalité et l’imaginaire) qui fonctionnaient, autrefois, comme boussole de la vie humaine. La crise des valeurs traditionnelles, la perte inexorable de points de repère communs sont la conséquence de cette prolifération aveugle et aberrante du sens en dehors de toute encyclopédie partagée. C’est en regard de ces effets nihilistes qu’il nous semble intéressant d’étudier le traitement réservé par Eco au thème du complot.

Il s’agira, plus particulièrement, de mesurer l’impact des processus de désagrégation/recomposition de la vie symbolique par rapport à trois univers de sens qui, justement à cause de l’imaginaire conspirationniste, n’arrivent pas à se solidifier, dans les romans d’Eco, dans des formes canoniques facilement reconnaissables :

(i) l’univers de la fiction,
(ii) l’univers de l’Histoire
(iii) l’univers de la réalité (envisagée comme l’ensemble des choses connaissables auxquelles peut être attribué un sens socialement partagé, c’est-à-dire compatible avec les principes épistémologiques qui définissent la perception sociale de ce qui est réel et de ce qui est imaginaire).

C’est autour de l’une de ces trois idées principales que les communications du colloque devront s’organiser.
Les propositions de communication, en français ou en italien (max. 300 mots), accompagnées d’une notice bio-bibliographique (max. 100 mots), sont à envoyer par courriel à : leiduanalex@hotmail.com, avant le 14 janvier 2017. Le comité d’organisation, après avoir consulté le conseil scientifique, fournira une réponse dans les semaines qui suivent. Le colloque se tiendra à Toulon du 11 au 12 mai 2017.
Une publication des actes est prévue.

Approfondissement

Le choix de faire du complot la toile de fond de tous ses romans n’est sûrement pas accidentel chez Eco. Historiquement, le complot a été la cause des dégénérations totalitaires des démocraties modernes, nées de la Révolution française. C’est en accusant les représentants de l’ordre monarchique ainsi que leurs sympathisants de comploter contre la cause de la Révolution que les chefs jacobins déchaînèrent les violences de la période dite de la Terreur. Et c’est dans des formes analogues que Hitler, Staline et Mussolini consolideront leur pouvoir : le prétexte qui déchaînera leurs représailles contre les « ennemis du peuple » sera toujours l’accusation, portée contre certains sujets, de conspirer contre l’intérêt général de la société. Il est alors parfaitement compréhensible que Furet ait reconnu dans l’idée du complot et dans l’idée de révolution les deux faces inséparables de l’« imaginaire démocratique du pouvoir » (F. Furet 1978: 79). L’institutionnalisation dans la conscience historique de l’homme contemporain d’un lien de cause-effet entre croyances conspirationnistes d’un côté, et tournants totalitaires de l’autre, permet aux défenseurs des démocraties libérales actuelles d’agiter l’épouvantail du complot pour exorciser toute tentative de contestation susceptible de miner la légitimité d’une gestion purement économique (apolitique et asymbolique) des sociétés humaines. Il suffit de déclasser au rang de conspirateurs tous ceux qui osent critiquer l’ordre en place pour faire planer sur leurs revendications l’ombre d’une complicité infamante avec des idéologies que l’humanité a, dans le passé, déjà répudiées, mais que les représentants de la pensée conspirationniste contemporaine tenteraient secrètement de restaurer (Cf. La critique de P.-A. Taguiëff aux théories du complot).

Même dans l’œuvre narrative d’Eco les croyances conspirationnistes sont présentées comme des excroissances tardives d’une pensée obscurantiste et ésotérique (Le Pendule de Foucault), ou comme l’instrument à travers lequel se reproduisent des idéologies exécrables (l’antisémitisme: Le Cimetière de Prague, le fascisme: Numéro zéro), ou encore comme le symptôme d’un large éventail de pathologies sociales : mythomanie (Baudolino), misanthropie (Le Cimetière de Prague), masochisme (Le Pendule de Foucault). Mais, par rapport à d’autres thuriféraires du monde contemporain, Eco semble vouloir stigmatiser la pensée conspirationniste pour des mobiles plus ambigus : et quand on se demande, à la lecture de ses romans, au nom de quelles valeurs communes il faudrait refuser les distorsions que la mentalité conspirationniste fait subir au patrimoine de symboles sur lequel la société fonde sa cohésion spirituelle, les réponses que l’on peut trouver sont extrêmement problématiques.

Fiction: Eco a reconnu à la littérature un statut ontologique à part, par rapport à celui des choses qui peuvent exister, en tant qu’entités imaginaires, uniquement à travers la médiation d’un acte sémiotique (l’écriture ou la lecture d’une histoire). Certes, je ne peux connaître Madame Bovary ou le petit Chaperon rouge que si quelqu’un me raconte leur histoire (ou que je lis directement le livre qui renferme leurs histoires). Mais, remarque Eco, « il arrive à certains personnages littéraires – pas à tous – de sortir du texte où ils sont nés pour migrer dans une zone de l’univers difficile à délimiter » (De la littérature). Les personnages en question acquièrent alors un statut ontologique de quasi autonomie, en accédant à un mode d’existence qui semble correspondre davantage à celui d’un être réel qu’à celui d’un être imaginaire. Comment s’étonner alors si, dans ses romans, un menteur comme Baudolino finit par croire aux reconstructions étoffées de mensonges de sa propre vie et de l’histoire de son temps? Comment s’étonner si un personnage du Pendule de Foucault prétend être la réincarnation du légendaire Comte de Saint-Germain ? Comment s’étonner si Roberto de la Grive se persuade de pouvoir réécrire, avec la seule force de l’imaginaire, le cours entier de l’Histoire sacrée (L’Île du jour d’avant) ? Au nom de quelle idée de fiction peut alors être censurée l’attitude mentale de ceux qui déchiffrent le monde à travers le filtre des romans de Sue, Dumas et Balzac et qui, de ce fait, sont enclins à voir partout des complots ?

Histoire: Eco, nous l’avons dit, condamne les réécritures conspirationnistes de l’Histoire au nom de la préservation d’une mémoire sociale partagée. On peut réécrire l’Histoire par jeu (Le pendule de Foucault), par penchant pour le mensonge (Baudolino), par cynisme (Le Cimetière de Prague), mais il ne faudrait jamais confondre ces libres réécritures de l’Histoire avec la version historique officielle. Et pourtant, cette même version officielle est présentée, dans ses romans, comme extrêmement incertaine et douteuse : l’historien, lisons-nous dans le roman Baudolino, s’appuie sur des « fragments de faits, des lambeaux d’événements », c’est-à-dire sur des traces laissées par une réalité qui, maintenant, n’est plus et que l’historien doit reconstruire a posteriori, si possible sans la falsifier. Mais comment y arriver, si, pour pouvoir être acceptée, sa reconstruction doit être préalablement “informée d’un dessein providentiel” ? (Baudolino). Les histoires qui ont instillé des doses massives de mensonges dans la pensée occidentale (le règne du mythique Prêtre Jean, la Donation de Constantin, la confrérie des Rose-Croix, la théorie de la Glace Cosmique, etc.) n’avaient-elles pas la qualité d’être « narrativement vraisemblables » ? Et n’est-ce pas pour cela (et non pas parce qu’elles étaient fondées sur des preuves irréfutables) qu’elles ont été acceptées ? Comment l’histoire des Rois mages aurait-elle, autrement, été tenue pour vraie ? « Mathieu, écrit Eco, leur a consacré deux versets, sans dire ni comment ils se nommaient, ni combien ils étaient, ni qu’ils étaient rois, et tout le reste n’est que rumeurs et traditions. Et pourtant, pour les gens, ils sont vrais… » (Le Cimetière de Prague). A la lumière de ces considérations, est-il encore possible de dire que les réécritures conspirationnistes de l’Histoire sont vraiment étrangères à l’historiographie officielle ?

Réalité: La pensée rationnelle se fonde sur une série de principes, dont le plus important est, selon Eco, celui qui définit les conditions sous lesquelles les choses peuvent devenir objet de connaissance : il existe des choses qui peuvent être, certes, nommées, mais auxquelles il n’est pas possible d’attribuer un sens socialement partagé. Or, sous l’influence de l’imaginaire conspirationniste, certains courants de pensée prétendent connaître l’inconnaissable : l’ésotérisme, l’animisme, la magie. Eco les considère comme des excroissances étrangères à la pensée rationnelle, car elles nient le vide (nequaquam vacuum) et s’obstinent à vouloir remplir de sens tous les interstices de l’Être. Or, la reconnaissance de l’impossibilité de connaître certaines choses est-elle vraiment l’affaire de toute la pensée rationnelle ? Peut-on vraiment faire de l’empirisme, qui proclame effectivement l’impossibilité d’une connaissance non-empirique des choses, le modèle de toute la pensée rationnelle ? Ne s’agit-il pas d’une apologie d’inspiration positiviste du caractère « non-évaluable » (Wertfreiheit) de nos connaissances scientifiques ? D’une capitulation à l’idéologie matérialiste sur laquelle se fonde la suprématie de l’économie sur le mode de vie des sociétés actuelles ?

On a l’impression, en lisant Eco, que la seule barrière que l’homme contemporain – privé de la capacité d’avoir des croyances stables par un nihilisme de plus en plus généralisé – puisse désormais opposer aux spéculations de la pensée conspirationniste est une vague adhésion aux valeurs acceptées par le plus grand nombre (sans que, pourtant, plus personne ne sache pourquoi certaines valeurs ont été instituées, pourquoi elles ont un sens plutôt qu’un autre, etc.). Le bastion des valeurs dominantes ne peut donc être que l’habitude, notion qu’Eco, dans le sillage de Peirce, identifie comme la limite (peras, katekon) à opposer à la sémiosis illimitée (apeiron) et donc comme l’unique matrice des seules significations légitimes qui peuvent circuler dans une société (Lector in fabula, Les limites de l’interprétation). Mais comment pourrions-nous donner un sens aux choses en nous appuyant uniquement sur l’habitude, si nous vivons dans un monde qui est régi par des cycles de destruction/reconstruction des habitudes sociales consolidées, afin de seconder les automatismes d’un marché en renouvellement perpétuel ? Ne risquons-nous pas de seconder ainsi la logique qui préside au fonctionnement d’un monde autorégulé par des réflexes économiques qui n’a plus besoin de fonder sa légitimité sociale sur aucune valeur symbolique ?

Comité scientifique : 
Raphaël Baroni (Université de Lausanne)
Mohamed Bernoussi (Université de Meknès)
Riccardo Castellana (Università di Siena)
Zefiro Ciuffoletti (Università di Firenze)
Laurent Collet (Université de Toulon)
Margherita Ganeri (Università di Calabria)
Daniele Giglioli (Università di Bergamo)
Jérôme Grevy (Université de Poitiers)
Nicolas Huchet (Université de Toulon)
Yusuf Kocoglu (Université de Toulon) 
Cornelia Ruhe (Université de Mannheim)

Comité d’organisation : 
Alessandro Leiduan (Université de Toulon)
Simone Visciola (Université de Toulon)
Giuseppe Lovito (Université de Toulon)
Loredana Ruccella (Université de Toulon)
Hélène Soldini (Université de Toulon)
Mattia Ringozzi (Université de Toulon)

LA TEORIA DEL COMPLOTTO NEI ROMANZI DI UMBERTO ECO O LO SPECCHIO DEL NICHILISMO CONTEMPORANEO
Tolone (La Garde) 11-12 maggio 2017

Il motivo del complotto è un’invariante della trama di quasi tutti i romanzi di Eco e può rappresentare una feconda via di accesso alla comprensione della sua opera narrativa. Ad esso possono essere ricondotti senza difficoltà i principali nodi tematici intorno ai quali si articolano i suoi romanzi. Che si tratti di mettere l’accento sulla vulnerabilità dell’uomo di fronte ai poteri della finzione, o di denunciare la profanazione della Storia (cioè di una memoria sociale condivisa), o ancora di deplorare la tendenza quasi patologica a voler dare un senso a ogni cosa (anche a costo di violare le regole che presiedono all’attribuzione di significati razionali e socialmente comprensibili), il fattore scatenante di tutti questi “corto-circuiti” della vita simbolica è sempre lo stesso: l’ascendente del complotto sull’immaginario umano. Tutti i personaggi di Eco vivono in un mondo intessuto di complotti: taluni si applicano a decifrarli, altri partecipano alla loro elaborazione, quasi nessuno riesce a non farsi prendere nella loro rete. Senonché, proprio perché sono ostaggio di una mentalità complottistica che li porta a dubitare di tutto e a riconoscere l’ombra di un complotto dietro qualsiasi cosa, i personaggi di Eco possono polarizzare intorno al loro dramma personale il disagio esistenziale di molti lettori contemporanei, anch’essi prigionieri di un mondo che si regge ormai sempre più su meccanismi di autoregolazione economica (Cfr. C. Preve 2014 e J.-C. Michéa 2007) e non ha dunque più bisogno di fondare la propria legittimità sui valori simbolici (etici, politici, filosofici e religiosi) a cui le società precedenti facevano ancora appello per dare un senso al loro modello di organizzazione politica (è chiaro che Max Weber non potrebbe mai scrivere, oggi, un libro come L’Etica protestante e lo spirito del capitalismo, giacché ciò che fa difetto al capitalismo attuale è proprio il possesso di un’etica). Il complotto è dunque, nei romanzi di Eco, il sintomo di una crisi senza precedenti del modello di vita ereditato dall’umanesimo tradizionale: un modello fondato sulla giustificazione simbolica (etica, politica, filosofica, religiosa…) dei comportamenti sociali, laddove i comportamenti di oggi si giustificano soltanto rispetto al bisogno che essi tentano di soddisfare. L’esito di questo processo di desimbolizzazione della vita umana è paradossale: l’uomo non perde la capacità di dare un senso alle cose, ma i significati che continua ad elaborare per una sorta d’inerzia culturale, oltre a non rischiarare più la sua vita, finiscono addirittura per rompere il consenso che si era creato intorno a certe costellazioni semantiche (la Storia, la realtà e l’immaginario) che fungevano, un tempo, da bussola della vita umana (Vattimo parlava, al riguardo, in un saggio su Nietzsche e il problema del nichilismo, di « liberazione del simbolico »). La crisi dei valori tradizionali, la perdita inesorabile di punti di riferimento comuni sono il corollario della proliferazione cieca e aberrante del senso al di fuori di qualsiasi enciclopedia condivisa. E’ rispetto a questi effetti nichilistici che ci sembra interessante studiare il trattamento riservato da Eco al tema del complotto.

Si tratterà, più in particolare, di misurare l’impatto dei processi di disgregazione-ricomposizione della vita simbolica rispetto a tre universi di senso che, proprio a causa dell’immaginario complottista, non riescono a solidificarsi, nei romanzi di Eco, in forme canoniche facilmente riconoscibili :

(i) l’universo della finzione,
(ii) l’universo della Storia
(iii) l’universo della realtà (intesa come insieme delle cose conoscibili a cui può essere attribuito un significato socialmente condiviso, cioè compatibile con i principi epistemologici che regolano la percezione sociale di ciò che è reale e di ciò che è immaginario).

E’ intorno a una di queste tre idee principali che i contributi del convegno dovranno organizzarsi. Le proposte di comunicazione, in italiano o in francese (max. 300 parole), accompagnate da una notizia bio-bibliografica (max 100 parole) sono da inviare per mail a : leiduanalex@hotmail.com, entro il 14 gennaio 2017. Il convegno si terrà a Tolone (11 e il 12 maggio 2017).
Il Comitato scientifico fornirà una risposta nel corso delle settimane seguenti.
Si prevede la pubblicazione degli atti.

Approfondimento

L’aver identificato nel complotto la tela di fondo di tutti suoi i romanzi non è sicuramente una scelta casuale da parte di Eco. Storicamente, il complotto è stato la causa delle degenerazioni totalitarie delle democrazie moderne, nate dalla Rivoluzione francese. E’ accusando i rappresentanti dell’ordine monarchico e i loro simpatizzanti di complottare contro la causa della Rivoluzione che i capi giacobini scatenarono le violenze del Terrore. Ed è in forme analoghe che Hitler, Stalin, Mussolini consolideranno il loro potere: il pretesto che scatenerà le loro rappresaglie contro i “nemici del popolo” sarà sempre l’accusa, rivolta a certi soggetti, di cospirare contro l’interesse del popolo. E’ allora perfettamente comprensibile che Furet abbia riconosciuto nell’idea di complotto e nell’idea di rivoluzione le due facce inseparabili dell’ “immaginario democratico del potere” (F. Furet 1978: 79). L’istituzionalizzazione nella coscienza storica dell’uomo contemporaneo di un legame di causa-effetto tra credenze complottistiche da un lato, e svolte totalitarie dall’altro, permette ai difensori delle liberaldemocrazie attuali di agitare lo spauracchio del complotto per esorcizzare qualsiasi tentativo di contestazione suscettibile di minare la legittimità di una gestione puramente economica (apolitica e asimbolica) delle società umane. Basta declassare al rango di cospiratori tutti coloro che osano criticare l’ordine vigente per far planare sulle loro rivendicazioni l’ombra di una complicità infamante con ideologie che l’umanità ha, in passato, già ripudiato, ma che i rappresentanti del pensiero complottista contemporaneo tenterebbero segretamente di restaurare (Cfr. la critica di P.-A. Taguiëff alle teorie del complotto).
Anche nell’opera narrativa di Eco le credenze complottistiche vengono dipinte come escrescenze tardive di un pensiero oscurantista ed esoterico (Pendolo di Foucault), o come lo strumento attraverso cui si riproducono ideologie esecrabili (l’antisemitismo: Il Cimitero di Praga, il fascismo: Numero zero), o ancora come il sintomo di una moltitudine di patologie sociali: mitomania (Baudolino), misantropia (Cimitero di Praga), masochismo (Pendolo di Foucault). Ma, rispetto ad altri corifei del mondo contemporaneo, Eco sembra motivato a stigmatizzare il pensiero complottista da moventi più ambigui: e quando ci si chiede, alla lettura dei suoi romanzi, in nome di quali valori comuni si debbano rifiutare le distorsioni che la mentalità complottistica fa subire al patrimonio di simboli su cui la società fonda la propria coesione spirituale, le risposte che si possono trovare sono estremamente problematiche.
Finzione: Eco ha riconosciuto alla letteratura uno statuto ontologico a parte, rispetto a quello delle cose che possono esistere, in quanto entità immaginarie, solo attraverso la mediazione di un atto semiotico (la scrittura e la lettura di una storia). Certo, non posso conoscere Madame Bovary e Cappuccetto rosso se qualcuno non mi racconta la loro storia (o se io stesso non leggo il libro che racchiude le loro storie). Ma, osserva Eco, “capita a certi personaggi letterari – non a tutti – di uscire dal testo in cui sono nati per migrare in una zona dell’universo difficile da delimitare” (Della letteratura). I personaggi in questione acquistano allora uno statuto ontologico di quasi autonomia, accedendo a un modo di esistenza che sembra corrispondere più a quello di un essere reale che a quello di un essere immaginario. Come stupirsi allora se, nei suoi romanzi, un bugiardo come Baudolino finisce per credere alle ricostruzioni intessute di menzogne della propria vita e della storia del proprio tempo? Come stupirsi se un personaggio del Pendolo di Foucault pretende di essere la reincarnazione del leggendario Conte di San Germano? Come stupirsi se Roberto de la Grive si persuade di poter riscrivere, con la sola forza dell’immaginazione, l’intero corso della Storia sacra (L’isola del giorno prima)? In nome di quale idea di finzione può allora venire censurato l’atteggiamento mentale di coloro che decifrano il mondo attraverso il filtro dei romanzi di Sue, Dumas e Balzac e vedono ovunque dei complotti?

Storia: Eco, abbiamo detto, condanna le riscritture complottistiche della Storia in nome della preservazione di una memoria sociale condivisa. Si può riscrivere la Storia per gioco (Pendolo di Foucault), per inclinazione alla menzogna (Baudolino), per cinismo (Il Cimitero di Praga), ma non si dovrebbero mai confondere queste libere trascrizioni con la versione storica ufficiale. Eppure, questa stessa versione ufficiale è presentata, nei suoi romanzi, come estremamente incerta e dubbiosa: lo storico, leggiamo nel romanzo Baudolino, si basa su “frammenti di fatti, brandelli di eventi”, cioè su tracce lasciate da una realtà che adesso è svanita e che lo storico deve ricostruire a posteriori, cercando di non falsificarla. Ma come riuscirci, se per potere essere accettata, la sua ricostruzione deve essere preventivamente “intessuta di un disegno provvidenziale”? (Baudolino). Le storie che hanno istillato massicce dosi di menzogna nel pensiero occidentale (il regno del mitico Prete Gianni, la Donazione di Costantino, la confraternita dei Rosa-Croce, la teoria del Ghiaccio Cosmico, ecc.) non avevano forse la qualità di essere “narrativamente verosimili”? E non è forse solo per questo (e non perché fossero fondate su prove irrefutabili) che sono state accettate? Come sarebbe potuto accadere, altrimenti, che una storia come quella dei Re magi potesse essere creduta? “Ne ha parlato, scrive Eco, solo Matteo in due versetti, e non ha detto né come si chiamassero, né quanti fossero, né che fossero re, e tutto il resto sono voci tradizionali. Eppure per la gente sono veri…” (Il Cimitero di Praga) Alla luce di queste considerazioni, è ancora possibile dire che le riscritture complottistiche della Storia sono veramente estranee alla storiografia ufficiale?

Realtà: Il pensiero razionale si fonda su una serie di principi, il più importante dei quali, secondo Eco, è quello che definisce le condizioni a cui è subordinata la conoscibilità delle cose: esistono cose che possono essere, certo, nominate, ma a cui non è possibile attribuire un significato socialmente condiviso. Ora, sotto la spinta dell’immaginario complottista, certe correnti di pensiero pretendono di conoscere l’inconoscibile: l’esoterismo, l’animismo, la magia. Eco le considera escrescenze estranee al pensiero razionale perché esse negano il vuoto (nequaquam vacuum) e si ostinano a voler riempire di senso tutti gli interstizi dell’Essere. Ora, il riconoscimento dell’inconoscibilità di certe cose, è veramente proprio di tutto il pensiero razionale? Può l’empirismo, che effettivamente proclama l’inconoscibilità dei concetti sprovvisti di fondamento empirico, essere assunto come modello di tutto il pensiero razionale? Non si tratta di un’apologia positivistica dell’ “avalutatività” (Wertfreiheit) delle nostre conoscenze scientifiche? Di una capitolazione all’ideologia materialistica su cui si fonda la supremazia dell’economia sul modo di vivere delle società attuali?
Si ha l’impressione, leggendo Eco, che l’unica barriera che l’uomo contemporaneo, privato della capacità di avere credenze stabili da un nichilismo sempre più generalizzato, possa ormai opporre alle speculazioni del pensiero complottistico sia una generica adesione ai valori accettati dai più (senza che, però, più nessuno sappia perché certi valori sono stati istituiti, perché abbiano quel senso piuttosto che un altro, ecc.). La roccaforte dei valori dominanti può dunque essere solo l’abitudine, nozione che Eco, sulla scia di Peirce, identifica come il limite (peras, katekon) da opporre alla semiosi illimitata (apeiron) e dunque come l’unica matrice dei soli significati legittimi che possono circolare in una società (Lector in fabula, I limiti dell’interpretazione). Ma come potremmo dare un senso alle cose basandoci unicamente sull’abitudine, se viviamo in un mondo che si regge su cicli di distruzione/ricostruzione delle abitudini sociali consolidate al fine di assecondare gli automatismi di un mercato in perpetuo rinnovamento ? Non rischiamo così di assecondare la logica che presiede al funzionamento di un mondo autoregolato da riflessi economici che non ha più bisogno di fondare la propria legittimità sociale su nessun valore simbolico?

Comitato scientifico :
Raphaël Baroni (Université de Lausanne)
Mohamed Bernoussi (Université de Meknès)
Riccardo Castellana (Università di Siena)
Zefiro Ciuffoletti (Università di Firenze)
Laurent Collet (Université de Toulon)
Margherita Ganeri (Università di Calabria)
Daniele Giglioli (Università di Bergamo)
Jérôme Grevy (Université de Poitiers)
Nicolas Huchet (Université de Toulon)
Yusuf Kocoglu (Université de Toulon) 
Cornelia Ruhe (Université de Mannheim)

Comitato organizzatore : 
Alessandro Leiduan (Université de Toulon)
Simone Visciola (Université de Toulon)
Giuseppe Lovito (Université de Toulon)
Loredana Ruccella (Université de Toulon)
Hélène Soldini (Université de Toulon)
Mattia Ringozzi (Université de Toulon)

Beitrag von: Redaktion romanistik.de

Redaktion: Christof Schöch