Stadt: Helsinki, Finnland

Frist: 2019-02-28

Beginn: 2019-06-10

Ende: 2019-06-11

URL: https://www.helsinki.fi/en/conferences/deviance-linguistique/colloque

Nouveau délai de soumission des résumés: 28.2.2019

Le colloque « Déviance linguistique : fonctions des constructions syntaxiques marquées dans les langues romanes et le finnois », qui se tiendra à l’Université de Helsinki les 10 et 11 juin 2019, a pour objet la syntaxe déviante de la norme, c’est-à-dire toutes les structures syntaxiques qui divergent de la phrase « canonique » avec ordre ‘Sujet Verbe Objet’ des constituants majeurs. Dans le groupe des structures syntaxiques marquées, on trouve notamment les constructions avec antéposition et postposition d’un argument du verbe, dislocation à gauche et à droite, et les constructions clivées et pseudo-clivées. Ces constructions, qui existent aussi bien dans les langues romanes qu’en finnois (quoique presque exclusivement à l’oral dans ce dernier), sont considérées par la norme grammaticale comme marquées, par opposition aux phrases avec l’ordre SVO, pris pour basique, canonique, non marqué.

La bibliographie récente relative aux langues romanes montre que chaque « type » de constructions syntaxiques marquées (par ex. les dislocations à gauche ou encore les clivées) comporte en réalité plusieurs sous-types . La distinction s’opère généralement sur la base de critères morpho-syntaxiques et prosodiques : on distingue par exemple les dislocations à gauche avec et sans rupture intonative de l’élément disloqué ; les phrases avec sujet postposé prosodiquement lié et non lié ; les clivées avec subordonnée explicite et implicite, à savoir avec un verbe fini ou non fini. De plus, il est maintenant bien connu surtout à partir des travaux sur l’oral que les constructions syntaxiques marquées peuvent dévier de la norme grammaticale de plus d’un point de vue. Il faut donc tenir compte des constructions avec double ou triple dislocation, des constructions avec dislocation et clivage etc. Toutes ces constructions syntaxiques marquées sont naturellement produites dans un but précis. Il est donc souhaitable de décrire soigneusement, parallèlement à leurs propriétés grammaticales, les fonctions que ces constructions occupent au sein du discours.

Le but du colloque est d’approfondir les questions touchant aux fonctions des constructions syntaxiques marquées des langues romanes et du finnois. Il s’agit notamment d’analyser les fonctions générales suivantes :

  • fonctions informationnelles et pragmatiques : encodage de fonctions générales telles que Topic et Focus ; encodage de fonctions plus spécifiques au sein de chacune de ces catégories (Topic du discours, Topic de phrase ; Focus informationnel, Focus contrastif etc.) ; expression de la mise en relief, en arrière-plan etc.
  • fonctions textuelles : segmentation du discours ; organisation de séquence discursive (marquage de nouvelles unités thématiques, d’un tournant narratif) ; changement de type de textes etc.
  • fonctions sociolinguistiques : imitation ou citation d’une variété ou d’un registre linguistique (oral/écrit ; formel/informel ; cultivé/populaire ; référence à un code jeune/archaïque etc.) ; métissage de codes, saut de registre etc.
  • fonctions rhétoriques et stylistiques : moyens de connoter et construire son discours, ironie, captatio benevolentiae etc.

Les questions auxquelles le colloque aimerait proposer des éléments de réponses sont multiples :

1. De manière générale, à quoi servent les constructions syntaxiques marquées ? Dans quel but sont-elles produites ? Au sein de quels discours ? Les fonctions décrites jusqu’à présent dans la bibliographie sont-elles encore valables ? Faut-il les raffiner ? En ajouter d’autres ?
2. Quels paramètres linguistiques, textuels, pragmatiques etc. faut-il analyser pour décrire et expliquer de manière adéquate les fonctions des structures marquées (forme, position dans le texte, rapport au discours rapporté, contexte historique…) ?
3. Est-ce qu’il y a des différences fonctionnelles entre les sous-types de dislocations, clivées etc. ? Lesquelles et comment s’expliquent-elles ? Est-ce qu’il y a des différences fonctionnelles entre un même sous-type de construction syntaxique marquée au niveau interlinguistique (différences entre langues romanes ou entre les langues romanes et le finnois) ? Lesquelles et comment s’expliquent-elles ?
4. Comment les structures marquées sont-elles perçues par la norme, un groupe social spécifique etc. ? Pourquoi ? Sur la base de quelles propriétés ?
5. Comment les propriétés fonctionnelles des structures syntaxiques marquées évoluent-elles dans le temps (élargissement fonctionnel, spécialisation ou marginalisation de fonctions à certains types de textes, genres discursifs ; diffusion de certains schémas informationnels ou fonctions discursives ; phénomènes de contact entre traditions discursives…) ?

Ces questions seront traitées en privilégiant une approche empirique : analyses basées sur corpus ; analyses expérimentales relatives à la production et à la perception des constructions marquées ; analyses du discours etc.

Les analyses contrastives entre langues romanes et entre une (ou plusieurs) langues romanes et le finnois sont particulièrement bienvenues.

Organisation

Prof. Mervi Helkkula (Université de Helsinki, mervi.helkkula@helsinki.fi)
Prof. Anna-Maria De Cesare (Université de Bâle, anna-maria.decesare@unibas.ch)

Personne de contact

Katri Tuomaala, katri.tuomaala@helsinki.fi

Appel à communication

Nous invitons à soumettre une proposition de communication sous forme de résumé d’une page (environ 4000 caractères, espaces compris), sans compter la bibliographie. Le résumé précisera le titre, la ou les langues analysée(s), le cadre théorique, les questions et méthodes de recherche, indiquera autant que possible les résultats de l’étude, et fournira la bibliographie. Les résumés peuvent être soumis en français, italien, espagnol et anglais. Les communications auront une durée de 20 min. et seront suivies de 10 min. de discussion.

Les soumissions sont à envoyer à katri.tuomaala@helsinki.fi
Date limite de soumission : 15 février 2019 > prolongée au 28.2.2019
Réponse aux propositions : 1 avril 2019

Comité scientifique
  • Margarita Borreguero Zuloaga (Madrid)
  • Doriana Cimmino (Firenze)
  • Anna-Maria De Cesare (Basel)
  • Davide Garassino (Zurich)
  • Juhani Härmä (Helsinki)
  • Mervi Helkkula (Helsinki)
  • Jaakko Leino (Helsinki)
  • Mairi McLaughlin (Berkeley)
  • Liisa Melo e Abreu (Helsinki)
  • Carlo Enrico Roggia (Genève)
  • Ada Valentini (Bergamo)
  • Barbara Wehr (Mainz)

Beitrag von: Anna-Maria De Cesare

Redaktion: Christof Schöch