Stadt: Wien

Frist: 2022-01-15

Beginn: 2022-09-21

Ende: 2022-09-24

URL: https://frankoromanistentag.univie.ac.at/cfp-und-sektionen/sprachwissenschaftliche-sektionen/

Morphologie populaire?

Du skypéro au déconfifi – la grande créativité linguistique dont sont capables les locuteurs ne se manifeste pas seulement depuis la pandémie dans la formation de nouveaux mots. De nombreux mots, mais aussi des modèles de formation polylexiques, entrent en usage aussi rapidement qu’ils en disparaissent peu après. Certains produits de formation de mots font toutefois carrière et deviennent « populaires ».

Pour la linguistique, ces nouvelles formations sont intéressantes d’un point de vue structurel entre autres : Quels sont les modèles que l’on retrouve dans cette zone ? Outre des dérivés ( bureautique , Fradin 2015 , anti-blanc ) et des composites ( peuplecratie ) des mot-valises ( démocrassie , Lee 2014, plus récemment aussi très populaire le covidiot ), des raccourcissements de mots ( manif , Štekauer 2018 , intéllo , Dressler & Kilani-Schoch 1993 ; Kilani-Schoch 1996 ) et d’autres types de formations ludiques au sens large – comme par exemple, le capillotracté de formation néoclassique (Winter-Froemel 2018) – sont aussi représentés.

Le sujet pose également des défis d’un point de vue méthodologique. Comment les formations populaires, par exemple, peuvent-elles être repérées dans les corpus, c’est-à-dire identifiées comme telles, au-delà de l’intuition souvent infaillible des locuteur.trice.s natif.ve.s ? Comment peut-on mesurer la productivité de certains types de formation à un moment donné (Baayen 2005), et sur la base de quels types de corpus diachroniques la linguistique de corpus peut-elle retracer la baisse de productivité – ou de popularité – qui s’est peut-être à nouveau produite ?

Les facteurs qui contribuent à la productivité (Meunier 2003) sont-ils également importants pour la popularité ? Ou bien est-il judicieux d’inclure la « popularité » au sens de ce qui est à la mode comme une nouvelle catégorie dans la description linguistique des modèles de formation des mots ? Existe-t-il des régularités en ce qui concerne les produits de formation de mots qui connaissent un succès particulier ? D’autres questions qui peuvent être abordées dans la section proposée ici sont les suivantes :

  • Comment mesurer le « succès », quel traçage de la productivité morphologique convient à quels types (par exemple, lexèmes, phraséologismes, constructions) de données linguistiques ?
  • Quels sont les présupposés de la notion de « vulgarisation » par rapport à la communauté de la parole : comment, par exemple, les mécanismes de diffusion de la communication médiatisée par ordinateur (Grieve et al. 2018) croisent-ils les dynamiques de la communauté linguistique ?
  • Dans quelle mesure les formations de mots exemplaires ont-elles une fonction de popularisation ? Quelles variantes de séries telles que sarkoléon , sarkosoleil , ubusarko ont une chance de survivre au statut éphémère (Schapira 2010) ?
  • Existe-t-il une relation entre la morphologie « populaire » et le langage du populisme ?

Les résumés n’excèdent pas 500 mots (sans bibliographie). La soumission des résumés se fait – si possible – à l’aide du formulaire téléchargeable sur le site web du Congrès [https://tinyurl.com/mr2h5szm], en langue française ou allemande, à envoyer jusqu’au 15 janvier 2022 (date limite) à l’adresse suivante : judith.meinschaefer@fu-berlin.de. Les notifications d’acceptation seront envoyées avant le 28 février 2022.

Bibliographie

Baayen, R. Harald. 2005. Morphological productivity. In Köhler, Reinhard, Gabriel Altmann & Rajmund G. Piotrowski (eds.), Quantitative Linguistics: An International Handbook. HSK 27, 243–255. Berlin, New York: de Gruyter.
Dressler, Wolfgang U. & Marianne Kilani-Schoch. 1993. Prol-o, intell-o, gauch-o et les autres. Propriétés formelles de deux opérations du français parlé. Romanistisches Jahrbuch 43. 65–86. doi.org/10.1515/9783110244991.65.
Fradin, Bernard. 2015. 21. Blending. In Müller, Peter O., Ingeborg Ohnheiser, Susan Olsen & Franz Rainer (eds.), Word-Formation, Vol. 1. HSK 40. 386–413. doi.org/10.1515/9783110246254-023.
Grieve, Jack, Andrea Nini & Diansheng Guo. 2018. Mapping Lexical Innovation on American Social Media. Journal of English Linguistics 46(4). 293–319.
Kilani-Schoch, Marianne. 1996. Syllable and foot in French clipping. In Bernhard Hurch & Richard A. Rhodes (eds.), Natural Phonology: The State of the Art, 135–152. Berlin: Mouton de Gruyter.
Lee, Scott. 2014. Correspondence Theory and Phonological Blending in French. SHS Web of Conferences 8, 1299–1314. doi.org/10.1051/shsconf/20140801194.
Meunier, Fanny. 2003. La notion de productivité morphologique: modèles psycholinguistiques et données expérimentales. Langue française 140(1), 24–37.
Schapira, Charlotte. 2010. Les créations lexicales éphémères: le cas ‘Sarkozy’. In Blumenthal, Peter & Salah Mejri (eds.), Les configurations du sens, 121–135. Stuttgart: Franz Steiner.
Štekauer, Pavol. 2018. Some remarks on clipping of deverbal nouns in French and Italian. In Bonami, Olivier, Gilles Boyé, Georgette Dal, Hélène Giraudo & Fiammetta Namer (eds.), The Lexeme in Descriptive and Theoretical Morphology, 159–172. Berlin: Language Science Press. doi.org/10.5281/zenodo.1406999.
Winter-Froemel, Esme. 2018. Ludicity in lexical innovation (I) – French. In Arndt-Lappe, Sabine, Angelika Braun, Claudine Moulin & Esme Winter-Froemel (eds.), Expanding the Lexicon, 229–260. Berlin, Boston: De Gruyter. doi.org/10.1515/9783110501933-231.

Beitrag von: Judith Meinschaefer

Redaktion: Robert Hesselbach