Stadt: Kassel

Frist: 2026-01-31

Beginn: 2026-09-29

Ende: 2026-10-02

URL: https://francoromanistes.de/sprachwissenschaftliche-sektionen-kassel-2026/

Katharina Fezer (Universität Tübingen), Désirée Kleineberg (Universität Bielefeld) und Karina Slunkaite (Universität Heidelberg)

Les corpus linguistiques constituent la base de nombreuses analyses empiriques dans différentes sous-disciplines linguistiques – aussi bien les grands corpus de référence que les innombrables corpus plus petits consacrés à des domaines et des variétés linguistiques plus spécifiques. Toutefois, la mesure dans laquelle ces corpus sont représentatifs d’une communauté linguistique ou d’une variété à un moment donné demeure incertaine. L’élaboration des corpus est souvent inévitablement marquée par des questions méthodologiques, techniques et idéologiques, susceptibles d’influencer la représentativité des résultats (Lemnitzer & Zinsmeister 2015 : 48-55). La linguistique historique, que William Labov définit comme « the art of making the best use of bad data » (Labov 1994 : 11), est particulièrement confrontée à ce problème. Les données historiques sont qualifiées de « mauvaises » parce qu’elles ne reflètent pas l’ensemble de la communauté linguistique. Ainsi, les témoignages linguistiques oraux produits avant l’invention de dispositifs d’enregistrement sonore adéquats sont irrémédiablement perdus. L’orientation historique des archives, qui jusqu’au XIXe siècle servaient principalement un objectif administratif et juridique (Friedrich 2013 : 24), contribue également au caractère lacunaire des données : les documents non officiels ou produits par des groupes socialement défavorisés étaient jugés indignes d’être conservés (Frank-Job & Selig 2016).
Ce problème est particulièrement marquant pour l’étude du français dit « classique ». L’époque concernée se caractérise notamment par les efforts de normalisation menés par les cercles littéraires courtois, qui souhaitaient codifier et implémenter une variété idéalisée du français, c’est-à-dire le bon usage (Funk et al. 2018). En conséquence, de nombreuses histoires de la langue présentent cette période comme une évolution linéaire vers une norme universellement respectée. Aussi compréhensible que soit une telle représentation, elle occulte néanmoins la diversité des formes que la langue populaire, encore en pleine émancipation, a prises sous l’influence des bouleversements sociaux, culturels, économiques, techniques et politiques. Il faudrait donc recourir à des données qui représentent ces branches de développement (Ayres-Bennett 2014 ; Combettes 2014 ; Siouffi 2019).
Il est encourageant de constater qu’un nombre croissant de travaux scientifiques abordent cette problématique de manière explicite. Ainsi, le corpus sur lequel se fonde la Grande grammaire historique du français (2020) a été délibérément constitué à partir de textes de nature diverse. De même, les ouvrages collectifs dirigés par Baudry & Caron (1998), Ayres-Bennett et al. (2018) et Selig & Linzmeier (2023) traitent des dynamiques au-delà des cercles littéraires courtois ainsi que des types de textes jusqu’alors négligés.

Dans la section envisagée, nous souhaitons poursuivre sur cette voie en focalisant l’époque moderne. Les contributions sont donc bienvenues dans les domaines suivants :

Méthodologie :

  • Comment appréhender, de manière générale, le caractère non-représentatif et incomplet des corpus ? Quelles sont les approches (plus récentes) pour combler les « lacunes » dans la base de données ? Quelles marges de manœuvre subsistent lorsque l’accès à des sources différenciées est impossible ?
  • Quels « autres » types de sources existent et comment peuvent-ils être identifiés et exploités de manière fructueuse ?
  • Comment dévoiler et briser les mécanismes de formation du pouvoir ?

Gestion des données :

  • Comment concevoir une gestion des données de recherche réussie et sensible au canon des données ?
  • Comment démocratiser les corpus et leur accès ?
  • Quel est le rapport entre les types de sources « anciennes » / « traditionnelles » et « nouvelles » / « autres » dans la constitution du corpus ?

Études de cas :

  • Quelles conclusions peut-on tirer des études de cas qui s’appuient sur des sources marginalisées, sur d’« autres ressources » ?
  • Comment les compositions conventionnelles du corpus peuvent-elles être problématisées ou complétées par des analyses concrètes ?

Nous demandons des propositions de contribution en allemand ou en français, les résumés n’excédant pas 500 mots (bibliographie exclue). La soumission des résumés se fait à l’aide du modèle que vous trouvez ici en bas de page: https://francoromanistes.de/fr/kassel-sektionsbeschreibungen/. Veuillez envoyer votre proposition jusqu’au 31 janvier 2026 (date limite) aux adresses suivantes : eva-katharina.fezer@uni-tuebingen.de, desiree.kleineberg@uni-bielefeld.de, karina.slunkaite@rose.uni-heidelberg.de. Les notifications d’acceptation seront envoyées avant le 28 février 2026.

Version allemande

Basis vieler empirischer Analysen in unterschiedlichen Teildisziplinen der Sprachwissenschaft sind linguistische Korpora – sowohl die großen Referenzkorpora als auch unzählige kleinere Korpora, die spezifischeren Sprachdomänen und Varietäten gewidmet sind. Inwiefern diese Korpora aber repräsentativ für eine Sprachgemeinschaft bzw. Varietät zu einem gegebenen Zeitpunkt sind, ist fraglich. Häufig ist die Korpuserstellung zwangsläufig von methodischen, technischen und ideologischen Fragen geprägt, die die Repräsentativität des Ergebnisses beeinflussen können (Lemnitzer & Zinsmeister 2015: 48-55). Vor einem großen Problem steht hier insbesondere die historische Sprachwissenschaft, welche William Labov als „the art of making the best use of bad data“ (Labov 1994: 11) definiert. ‚Schlecht‘ seien historische Daten deshalb, weil sie nicht die gesamte Sprachgemeinschaft spiegeln. So sind medial mündliche Sprachzeugnisse, die vor der Entwicklung geeigneter Tonaufnahmegeräte produziert wurden, unwiederbringlich verloren. Auch die historische Ausrichtung von Archiven, die bis ins 19. Jahrhundert vornehmlich einem administrativ-juristischen Zweck dienten (Friedrich 2013: 24), trägt zur Lückenhaftigkeit der Daten bei: Inoffizielle bzw. von sozial benachteiligten Gruppen produzierte Schriftstücke wurden als einer Aufbewahrung unwürdig befunden (Frank-Job & Selig 2016).
Für die Erforschung des frühneuzeitlichen Französischen ist dieses Problem besonders prägend. Als kennzeichnend für diese Epoche gelten insbesondere die von den höfisch-literarischen Kreisen getragenen Standardisierungsbestrebungen, die das ‚eine‘, ‚gute‘, ‚richtige‘ Französisch, den bon usage, kodifizieren und implementieren wollten (Funk et al. 2018). Entsprechend stellen viele Sprachgeschichten jene Periode als geradlinige Entwicklung hin zu einer allgemein respektierten Norm dar. So nachvollziehbar eine solche Darstellung auch ist, verstellt sie dennoch den Blick auf die vielgestaltigen Ausprägungen, die die sich noch emanzipierende Volkssprache unter den Einflüssen sozialer, kultureller, wirtschaftlicher, technischer und politischer Umbrüche annahm. Nötig wäre also der Rückgriff auf Daten, die diese Entwicklungszweige repräsentieren (Ayres-Bennett 2014; Combettes 2014; Siouffi 2019).
Erfreulich ist, dass immer mehr Forschungsbeiträge sich dieser Problematik offensiv annehmen. So wurde das Korpus, auf dem die Grande grammaire historique du français (2020) basiert, bewusst aus Texten diverser Art zusammengestellt. Auch die Sammelbände von Baudry & Caron (1998), Ayres-Bennett et al. (2018) und Selig & Linzmeier (2023) etwa befassen sich jeweils mit Dynamiken jenseits der höfisch-literarischen Kreise und bislang vernachlässigten Textsorten.
Diesen Weg wollen wir gerne weitergehen und freuen uns daher über Beiträge, die sich mit den folgenden Fragen und Themenfeldern – jeweils mit frühneuzeitlichem Schwerpunkt –auseinandersetzen:

Methodik:

  • Wie geht man grundsätzlich mit der Nicht-Repräsentativität und Unvollständigkeit von Korpora um? Welche (neueren) Ansätze gibt es, um „Lücken“ in der Datenbasis auszugleichen? Welche Spielräume bleiben, wenn der Zugriff auf differenzierte Quellen unmöglich ist?
  • Welche ‚anderen‘ Quelltypen gibt es und wie können diese erschlossen und fruchtbar verwendet werden?
  • Wie können Mechanismen der Herrschaftsbildung offengelegt und durchbrochen werden?

Datenmanagement:

  • Wie funktioniert ein gelungenes und auf den Datenkanon sensibilisiertes Forschungsdatenmanagement?
  • Wie können Korpora und der Zugang zu ihnen demokratisiert werden?
  • In welchem Verhältnis stehen ‚alte‘/‚traditionelle‘ und ‚neue‘/‚andere‘ Quelltypen bei der Korpuskonstitution?

Fallstudien:

  • Welche Erkenntnisse lassen sich aus Fallstudien gewinnen, die auf marginalisierte Quellen, auf „andere res:sources“ zurückgreifen?
  • Wie können konventionelle Korpuszusammensetzungen durch konkrete Analysen problematisiert oder ergänzt werden?

Wir bitten um Vortragsvorschläge in dt. oder frz. Sprache mit einer Länge von höchstens 500 Wörtern (zzgl. Bibliographie) bis zum 31. Januar 2026 an die folgenden Adressen: eva-katharina.fezer@uni-tuebingen.de, desiree.kleineberg@uni-bielefeld.de, karina.slunkaite@rose.uni-heidelberg.de.
Für die Einreichungen bitten wir die hier vorzufindende Vorlage zu verwenden: https://francoromanistes.de/kassel-sektionsbeschreibungen/. Über die Annahme der Beiträge wird bis zum 28. Februar 2026 informiert.

Bibliographie
Ayres-Bennett, Wendy. 2014. From l’usage to le bon usage and back: Norms and usage in seventeenth-century France. Norms and usage in language history, 1600–1900: A sociolinguistic and comparative perspective, ed. by Gijsbert Rutten et al., 173–200. Amsterdam, Philadelphia: John Benjamins.
Ayres-Bennett, Wendy, et al. (eds.). 2018. Nouvelles voies d’accès au changement linguistique. Paris: Classiques Garnier.
Baudry, Janine, and Philippe Caron (eds.). 1998. Problèmes de cohésion syntaxique de 1550 à 1720. Limoges: Presses Universitaires Limoges.
Combettes, Bernard. 2014. Diachronic linguistics and electronic corpora. French through corpora. Ecological and data-driven perspectives in French language studies, ed. by Henry Tyne et al., 2–11, Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars Publishing.
Frank-Job, Barbara, and Maria Selig. 2016. Early evidence and sources. The Oxford guide to the Romance languages, ed. by Adam Ledgeway et al., 24–34. Oxford, New York: Oxford University Press.
Friedrich, Markus. 2013. Die Geburt des Archivs: Eine Wissensgeschichte. München: Oldenbourg Verlag.
Funk, Johannes, et al. 2018. Sprachpurismus und Sprachkritik im Französischen. Handbuch europäische Sprachkritik online: Sprachpurismus und Sprachkritik, vol. 3, ed. by Ekkehard Felder et al., 103–110. [DOI: 10.17885/heiup.heso.2018.0.23891]
Labov, William. 1994. Principles of linguistic change: Internal factors, vol. 1. Oxford: Blackwell.
Lemnitzer, Lothar, and Heike Zinsmeister. 2015. Korpuslinguistik: Eine Einführung, 3rd ed. Tübingen: Narr.
GGHF = Marchello-Nizia, Christiane, et al. (eds.). 2020. Grande grammaire historique du français. Berlin, Boston: De Gruyter.
Selig, Maria, and Laura Linzmeier (eds.). 2023. Expertenkulturen und Standardisierung: Romanische Sprachen in der Frühen Neuzeit. Berlin: Erich Schmidt Verlag.
Siouffi, Gilles. 2019. Ambiguïtés de la norme et réticences face à la prescription à la fin du XVIIe siècle en France. Histoire épistémologie langage 41(2). 25–40.

Beitrag von: Karina Slunkaite

Redaktion: Robert Hesselbach